ARTICLE
«TROP BELLE POUR EUX !» Les historiens ont trompé la Révolution
par Jacques De Cock et Charlotte Goëtz-Nothomb
Article publié dans le MAD du Journal Le Soir (Belgique), le 13 juillet 1989
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«TROP BELLE POUR EUX !» Les historiens ont trompé la Révolution
par Jacques De Cock et Charlotte Goëtz-Nothomb
Article publié dans le MAD du Journal Le Soir (Belgique), le 13 juillet 1989
L’impossible grand (d)ébat
Entre l’œcuménisme centripète de Michel Vovelle et la nébuleuse centrifuge de François Furet, au milieu des centaines de biographies, guides pratiques, images d’Epinal, gros plans, TV bâclées et foires tricoloresques, le Bicentenaire s’est traîné. Vovelle ou Furet, Vovelle et Furet, gauche ou droite, gauche et droite, gauche-droite, gauche-droite, une deux, une deux.
Le Bicentenaire marchait droit. Et si de la salle du Jeu de paume, le président français évoquait les horreurs de Pékin, c’est pour faire le serment solennel que jamais, sous la Ve République, un président n’irait chercher les chars ! Nous ne sommes plus en 1968, que diantre ! Nous ne sommes pas à Pékin ! Nous sommes en 1989. Nous ne sommes plus en 89… Stop !
Derrière la façade des débats médiatiques, les historiens sont en réalité sur la même longueur d’onde : leurs révolutions changent de couleur avec la couleur du temps. Ils interprètent la Révolution en fonction du monde dans lequel ils vivent. Et depuis 200 ans, la grande question est de savoir en quoi la Révolution française a construit leur présent. Démarche bien éloignée de celle des hommes de 1789 pour qui il s’agissait de le bouleverser !
Comment aménager le présent ?
Louis XVI se résolut un jour à poser cette question à la nation.
Mais celle-ci l’écarta résolument. La Révolution était commencée !