DE VIENNE

LA PSYCHANALYSE

Exposé

 
Freud et l’homme moderne
«A propos de la psychanalyse appliquée»

Exposé-débat fait à l’association POLE NORD
par Annette Watillon
psychanalyste, membre de la Société belge de psychanalyse

© POLENORDGROUP


Comme son nom l’indique clairement, la psychanalyse appliquée consiste à étendre la psychanalyse, en tant que science qui permet d’approfondir la compréhension du psychisme humain, à des domaines extra-médicaux.
Freud a, tout au long de sa vie et du développement de ses idées, été intéressé par cette branche de la psychanalyse qu’il appelait «ses colonies». Nous en retrouvons les premiers indices dès 1898 dans la correspondance avec Wilhelm Fliess. L’intérêt de Freud est vaste et s’étend à des domaines aussi variés que la vie quotidienne avec les rêves, les lapsus, les actes manqués, le mot d’esprit, mais aussi la religion, la mythologie, l’ethnologie, la préhistoire, sans oublier, bien sûr, la littérature, l’art, le théâtre et la pédagogie.

L’exposé de ce soir se propose de présenter certaines des motivations de Sigmund Freud à fixer son intérêt sur des sujets si éloignés, en apparence, de la maladie mentale. 

La curiosité
Une des caractéristiques de Freud est son inlassable curiosité. C’est un homme passionné, à l’affût de comprendre l’humanité, perpétuellement assailli de questions et capable de vivre intensément, à travers d’autres, les tourments de son esprit. C’est l’homme d’une œuvre à laquelle il a voué sa vie, toute son son énergie et son intelligence. Les mobiles qui le poussent à explorer d’autres domaines que la psychopathologie proprement dite sont principalement de deux ordres. D’une part, cette curiosité et son inventivité, d’autre part son désir d’étayer ses théories et de convaincre ses lecteurs par des exemples simples, accessibles au commun des mortels. Une troisième motivation réside dans sa forte tendance à s’identifier à certains héros de la littérature et de l’histoire: en les étudiant, il cherche à se comprendre lui-même.
Ainsi va s’établir un perpétuel échange entre les théories psychanalytiques et l’art : l’œuvre littéraire et toutes les autres œuvres d’art apportent un soutien aux hypothèses psychanalytiques et celles-ci permettent en retour une meilleure compréhension de l’œuvre d’art.

C’est dans sa correspondance - combien abondante - que Freud nous donne les premiers aperçus de sa manière d’être, de sa façon de travailler, de s’intéresser à ce qui l’entoure et de ses états d’âme. Dès 1898, dans ses lettres à Wilhelm Fliess, nous voyons apparaître les débuts de cette psychanalyse appliquée. Il parle à Fliess des questions qu’il se pose concernant ses oublis, ses actes manqués, ses rêves qui vont constituer la base de son auto-analyse. Il évoque ses lectures romanesques et l’interprétation qu’il fait du récit et du caractère des héros.
Le 20 juin 1898 apparaît la première analyse d’une œuvre littéraire Die Richterin de C.F. Meyer. Il y trace un parallèle entre l’histoire racontée par l’écrivain et ce qu’il a observé chez certains de ses patients, en l’occurrence l’élaboration du roman familial. Je vous rappelle rapidement que le roman familial concerne les fantasmes par lesquels le sujet modifie imaginairement ses liens avec ses parents - par exemple, il se représente comme un enfant trouvé - ces fantasmes ayant en fait leur fondement dans le complexe d’Œdipe et visant à diminuer les culpabilités liées aux désirs incestueux.

L’exemple le plus beau de l’analyse d’une œuvre littéraire me semble être celle de la Gradiva qui s’appelle Délire et Rêves dans la Gradiva de Jensen. Ce texte qui est paru en 1907 est absolument délicieux, écrit avec plaisir - Freud le dit dans ses lettres à Fliess, et je trouve qu’il nous fait partager ce plaisir - où il analyse avec maîtrise le désir inconscient et son expression consciente. C’est donc une façon pour Freud de démontrer qu’il existe une vie inconsciente et par quels repères elle peut se révéler. Les dialogues entre le héros et la jeune fille sont comparés par Freud à un traitement psychanalytique et on peut, dans cette œuvre déjà, deviner l’importance que va acquérir le transfert.

La curiosité insatiable de Freud et son besoin de comprendre et d’expliquer psychanalytiquement toutes les productions humaines l’amènent aussi à une analyse approfondie et intime de l’artiste lui-même. De l’œuvre, il passe à son auteur et aux sources d’inspiration de celui-ci. Il cherche des liens entre l’œuvre et les expériences infantiles de l’artiste. Dans cet esprit, on lit avec bonheur ce texte de psychanalyse appliquée intitulé Un souvenir d’enfance de Léonard de Vinci.

A propos de la Gradiva, la correspondance de Freud nous révèle qu’il a formulé certaines hypothèses concernant l’auteur. Jensen est encore vivant et Freud lui écrit pour lui poser des questions précises; il a analysé trois autres de ses nouvelles et s’est dit que cet auteur avait dû, dans son enfance, être très attaché à une jeune sœur ou à une petite fille atteinte d’une malformation physique. L’hypothèse concernant la malformation physique vient du fait que, dans la Gradiva, la jeune fille dont le héros est amoureux a une démarche tout à fait particulière, démarche qu’il étudie avec beaucoup de soin. Jensen répond à Freud et lui révèle qu’effectivement, enfant, il avait été épris avec passion d’une petite fille, élevée en même temps que lui et qui est morte de tuberculose à l’âge de dix-huit ans. Il ne répond pas à la question concernant l’infirmité.

Freud a toujours eu pas mal de scrupules à effectuer ce travail d’incursion dans la vie des artistes et à décortiquer des œuvres d’art. Il lui a d’ailleurs été reproché de se comporter comme un iconoclaste. Il le ressent ainsi, s’en défend et s’en explique dans certaines lettres mais, par ailleurs, il a toujours estimé que le bien de la science et l’avancement de son œuvre, la psychanalyse, devaient lui permettre de surmonter ses scrupules. L’incorruptibilité de son esprit et son besoin héroïque de connaissance prennent le pas sur son attitude désacralisante. Tout au long de sa vie, Freud a témoigné d’un énorme respect et de beaucoup d’admiration pour les artistes et pour l’art. Il va essayer d’étudier la création artistique mais répétera toujours que l’analyse finit où l’art commence et que si la psychanalyse est en mesure de contribuer largement à une connaissance profonde de l’âme humaine en éclairant ses plus belles réussites, les œuvres d’art, elle n’a strictement rien à dire de l’inspiration, laquelle reste le privilège inexplicable des artistes.

L’analyse d’une œuvre d’art, dit Freud, peut donner des indications sur la constitution de cette œuvre et sur les motions pulsionnelles à l’œuvre en elle, mais elle ne peut, en aucun cas, élucider le don artistique et la technique particulière de l’artiste. Il dit des artistes que ce sont des êtres qui appartiennent à un monde différent car ils ont un accès à leur inconscient que ne possède pas le commun des mortels. Il crée la notion de sublimation qui décrit un aspect du phénomène artistique: la désexualisation des désirs et l’utilisation de l’énergie ainsi libérée à des fins différentes, telles que la création artistique ou l’œuvre scientifique.

Nous trouvons des connotations concernant l’art et des références à la psychanalyse appliquée dans les écrits théoriques aussi. Par exemple dans Les deux principes du fonctionnement mental qui est un des premiers écrits théoriques après toute une série d’écrits beaucoup plus cliniques ou de psychanalyse appliquée. Cet article traite de l’interaction entre le principe de plaisir et le principe de réalité. Freud nous explique qu’au départ, l’enfant est soumis aux processus primaires qui sont voués entièrement à le satisfaire, il est donc soumis au principe de plaisir. Mais, petit à petit, son moi va devoir tenir compte de la réalité et s’y adapter. C’est un dur apprentissage auquel, nous dit Freud, l’artiste apporte une adaptation particulière. Je le cite :

«L’art accomplit par un moyen particulier les deux principes. A l’origine, l’artiste est un homme qui ne pouvant s’accommoder du renoncement à la satisfaction pulsionnelle qu’exige la réalité, se détourne de celle-ci et laisse libre cours dans sa vie fantasmatique à ses désirs érotiques et ambitieux. Mais il trouve la voie qui le ramène de ce monde du fantasme vers la réalité. Grâce à ses dons particuliers, il donne forme à ses fantasmes pour en faire des réalités qui ont cours auprès des hommes comme des images très précieuses de celles-ci.»

Pour Freud, l’art est et restera le dernier dépositaire du sacré.

Le besoin de convaincre

A côté de cette insatiable curiosité qui l’a poussé à comprendre les œuvres d’art qu’il rencontrait, l’intérêt de Freud pour ces «colonies» est sous-tendu par son désir de trouver dans ces domaines extra-médicaux des exemples et des preuves de ce qu’il avance et qui peuvent être compris par tous. Il y puise une réassurance qui lui permet de consolider et d’enrichir sa «métapsychologie» en s’appuyant sur des exemples universels, porteurs d’une intense humanité. Il faut dire qu’au début, les théories freudiennes n’ont pas reçu un accueil tellement chaleureux et qu’on peut comprendre que Freud était animé par un intense besoin de convaincre.


De plus, trouver des applications de la psychanalyse dans la vie quotidienne, les rêves - nous rêvons tous - les mots d’esprit, dans les lapsus - nous en faisons tous - étaye une des découvertes capitales de Freud, qui est la constatation qu’entre l’état psychique normal et la pathologie, il n’y a qu’une différence quantitative et non qualitative. C’est une affirmation qui, à l’époque, fait scandale dans le grand public et dans le monde médical. En cette fin de siècle, en effet, les psychiatres restent fort attachés à la notion d’atavisme, de dégénérescence, de maladie mentale bien circonscrite. Or, Freud démontre que le refoulement existe chez tout un chacun. Dans ses lettres à Fliess, il analyse l’oubli de certains noms. La première analyse d’un de ces oublis est celle concernant le poète Julius Mosen en août 1898 et celui, bien connu, de Signorelli, qui revient dans plusieurs écrits, notamment dans Psychopathologie de la vie quotidienne. L’idée que les oublis, les lapsus, les actes manqués sont des manifestations de l’inconscient ne plaît pas à tout le monde et confronte certaines personnes à l’idée de savoir qu’il existe en nous un inconscient qui nous habite, qui nous dirige et qui peut nous faire dire des choses que nous n’aurions pas désiré dire.


Freud indique aussi que les mots d’esprit, les actes manqués et les rêves sont comparables aux symptômes du névrosé. Tous résultent du conflit entre un désir et l’instance interdictrice qui estime que ce désir, cette idée, cette pensée sont inacceptables et qui veut s’en débarrasser en les refoulant. Mais le refoulement a des limites et l’idée refoulée resurgit sous une forme modifiée, méconnaissable dans le rêve, dans le lapsus, dans l’acte manqué. Le mot d’esprit utilise les mêmes déformations par déplacement, condensation, transformation en son contraire, mais, en plus, s’y décèle une prime de plaisir, liée à la présence de l’interlocuteur qui partage la satisfaction de la levée momentanée du refoulement. Donc, il y a là quelque chose comme une communication d’inconscient à inconscient où le plaisir pris par l’interlocuteur auquel on raconte un mot d’esprit est celui de cette levée momentanée du refoulement, donc d’une décharge.


Grâce à L’Interprétation des rêves et à Psychopathologie de la vie quotidienne, il va y avoir un tournant dans la vie de Freud et surtout, dans l’expansion de la psychanalyse. Ce sont, semble-t-il, les deux livres les plus répandus et ceux qui ont le mieux fait connaître la psychanalyse, contribuant, notamment, à populariser les notions d’inconscient et de refoulement. Quand je dis «populariser», c’est malgré tout quelque peu relatif, puisqu’il y a encore à l’heure actuelle des personnes qui nient l’existence d’un inconscient.


Ce que Freud écrit à propos du mot d’esprit se retrouve également dans un petit article peu connu et peu cité qui s’intitule «Personnages psychopathiques à la scène», où il fait un parallèle entre ce qu’il a écrit concernant le plaisir pris au mot d’esprit et le plaisir que prend un spectateur devant une pièce de théâtre bien conçue. Il existe cette même possibilité d’identification entre le spectateur et le héros, laquelle permet au spectateur d’abréagir sans efforts certains conflits inconscients, à condition qu’ils ne soient pas explicitement nommés dans la pièce.


L’identification au héros

Ce phénomène de l’identification a été beaucoup étudié par certains analystes. Quant aux œuvres choisies par Freud comme objets de sa psychanalyse appliquée, elles ne le sont sûrement pas par hasard.

Les héros que Freud étudie présentent souvent des traits de caractère qu’on peut supposer avoir existé chez lui, ce qui permet de dire que l’interprétation psychanalytique d’une œuvre d’art en dit sûrement autant, sinon plus, sur l’interprète que sur l’artiste.


On trouve déjà des exemples de cette identification dans L’Interprétation des rêves où il cite les œuvres de Shakespeare, Goethe et les héros classiques. Pour la Gradiva, il est facile de remarquer que le personnage principal est un archéologue, et tout le monde connaît la passion de collectionneur de Freud en matière d’objets archéologiques, et la façon dont il a comparé l’archéologie et la psychanalyse, toutes les deux étant des essais de reconstruire le passé à partir des vestiges retrouvés. Pour la psychanalyse, ce sont les symptômes, pour l’archéologie, ce sont les objets.

Nous rencontrons également cette identification dans le thème des trois coffrets, traité par Shakespeare dans Le Marchand de Venise et dans Le Roi Lear, et il semble assez clair que Freud s’identifie au vieux roi mourant. Les trois coffrets représentent les trois femmes qui sont importantes dans la vie d’un homme: sa mère, son épouse et la mort.

Et l’identification se retrouve dans Un souvenir d’enfance de Goethe, fondé sur un épisode de Fiction et Vérité, où Goethe se voit, dans sa petite enfance, jeter par la fenêtre toute la vaisselle de ses parents. En comparant les dates de naissance des frères et sœurs de Goethe, Freud interprète ce geste comme une réaction agressive par rapport à la naissance d’un petit frère. Freud avait déjà observé cela chez le petit Hans, mais il est aussi évident qu’il avait, lui-même, connu les affres de la jalousie par rapport à son petit frère Julius, mort d’ailleurs en bas âge. De ce fait, tout le vécu par rapport à ce petit-frère était très refoulé et c’est grâce à un travail d’auto-analyse assez difficile que Freud a réussi à retrouver l’importance de la jalousie entre frères et soeurs.


Dans Un Souvenir d’enfance de Léonard de Vinci, Freud décrit longuement la curiosité inlassable de Vinci, et je viens de vous parler longuement de celle de Freud.


Enfin, il y a Moïse. Freud montre son grand intérêt pour Moïse dans deux publications. Il est fasciné par la sculpture de Moïse par Michel-Ange. Lors de ses séjours à Rome, il lui rend des visites quotidiennes et constate que les Tables de la Loi que Moïse tient en main sont à l’envers, comme si elles avaient failli tomber et qu’il les avait rattrapées de justesse. Freud y voit le signe d’une difficile maîtrise de la colère violente de Moïse vis-à-vis de son peuple. Lui aussi a connu des orages intérieurs, des révoltes qu’il a essayé de maîtriser par la discipline de l’esprit, ce qu’il projette dans l’œuvre de Michel-Ange. Nous retrouvons Moïse dans l’écrit de 1937 - au moment de l’exil - dans Moïse et le Monothéisme.

Je citerai ici Marthe Robert:


«Son Moïse présente avec lui-même bien des ressemblances que naturellement il devait laisser deviner. Comme Moïse, il a promulgué une loi difficile qui abrogeait les anciens cultes superstitieux. Mais les siens, son peuple, se sont révoltés contre lui et, périodiquement, sont retombés dans l’apostasie. S’ils ne l’ont pas tué, ils l’ont souvent abandonné, trahi, méconnu et maintenant le remords, le sentiment d’un tort irréparable à son égard les pousse à une vénération excessive de sa personne mais, comme Moïse, il ne sait pas ce que deviendra son œuvre et, avant de mourir, il lui faudra subir encore une dernière épreuve, l’exil.»


En effet, Freud travaille au Moïse dans ces moments difficiles de la fin de sa vie, où le cancer le fait déjà beaucoup souffrir et où il doit subir le nazisme. Ce n’est qu’après avoir quitté Vienne qu’il le publiera. Il est aussi confronté, pendant cette période, aux déformations de la légende et, dans sa correspondance, on retrouve beaucoup d’allusions à des admirateurs ou à des écrivains qui ont parlé de lui et dont Freud essaye d’atténuer les excès d’idéalisation.


Les religions

Je voudrais, pour terminer, évoquer l’intérêt que Freud a eu pour les religions.

Freud est juif mais profondément athée et les religions n’échappent pas à sa sagacité.

Il leur a consacré plusieurs écrits.

Déjà en 1907, il publie un article intitulé «Actions compulsionnelles et exercices religieux».

Il écrit:

«La concordance essentielle résiderait dans le fondement même des deux pratiques, à savoir le renoncement à la mise en activité de pulsions données constitutionnellement; la différence la plus tranchée résiderait dans la nature de ces pulsions qui, dans la névrose, sont d’origine exclusivement sexuelle et, dans la religion, de provenance égoïste.»


Par la suite, il y eut le fameux Totem et tabou (1912), L’Avenir d’une illusion (1927), Moïse et le monothéisme. Dans Totem et tabou, Freud avance une hypothèse assez osée. Il écrit ce livre avec énormément de passion et est conscient de son audace.

Dans une lettre à Ernst Jones, nous trouvons:

«C’est la plus osée des entreprises dans laquelle je me sois lancé.»

Il rapproche cet ouvrage de L’Interprétation des rêves par la passion avec laquelle il y travaille. Il parle de conviction et de joie. Et on peut comparer ces deux œuvres dans la mesure où elles portent l’une et l’autre le double cachet de l’expérience concrète et de l’imaginaire. Toutes deux témoignent d’un esprit incapable de repos. Freud s’y interroge sur la prohibition de l’inceste, la seule de toutes les institutions humaines qui est absolument universelle, et il va l’attribuer au meurtre du père de la horde primitive. Au moment où il écrit Totem et tabou, il présente ce meurtre du père comme un fait réel qui se serait vraiment passé dans l’histoire de l’humanité. Actuellement, on s’accorde plus à considérer cela comme un mythe.

J’ai été frappée de constater que dans l’écrit Freud présenté par lui-même, il qualifie son hypothèse de vision, et non plus de réalité.


Vous réalisez que le thème de la psychanalyse appliquée et de ce qu’elle a pu représenter pour Freud est un thème inépuisable. J’espère avoir pu souligner au passage la conception originale pour l’époque que Freud avait de l’homme et, avec Thomas Mann, j’estime qu’il est justifié de lui assigner une place spéciale dans l’histoire de l’esprit moderne.