2003-2004
OPERA
Pascal Dusapin
Faustus, the last night
Opéra (en une nuit et onze numéros) écrit en anglais et créé en 2006 au Staatsoper unter den Linden de Berlin dans une mise en scène de Peter Mussbach.
Le texte, librement inspiré de La tragique Histoire du docteur Faust de Christopher Marlowe, fait référence à la version ancienne du mythe, en écartant volontairement la version de Goethe.
Il intègre aussi, par ordre chronologique, la Bible, Shakespeare, Blake, Nerval. Et Samuel Beckett, en particulier dans le personnage de Togod l’ange déchu, anagramme de Godot. L’écriture orchestrale traduit le désespoir, l’incertitude, l’attente vaine dans un tournoiement infernal de timbres, de stridences lentes et graves, parfois appuyées par des effets électroniques.
2006
BANDE DESSINEE
David Vandermeulen (scénariste) et Ambre (dessinateur)
Edition : 6 pieds sous terre. Collection : Blanche
Faust
Résumé fait par les auteurs
«Notre approche du mythe puise son inspiration principale dans le premier Faust de Goethe, tragédie qui restera assurément et pour longtemps encore, la plus éclatante adaptation tirée de la légende. D'un point de vue graphique cependant, nous avons tenté de nous défaire le mieux qu'il nous était permis des réussites plastiques antérieures. Notre Faust, s'il s'inscrit bien dans une tradition populaire, n'a certainement pas la prétention de rapporter le texte goethéen dans un nouvel environnement philosophique, même si, de-ci de-là, nous avons glissé, sans trop de politesses pour l'œuvre, quelques idées propres à notre époque pour qui le récent retour à la question des Lumières demeure un sujet de plus en plus apparent. Aussi notre travail de bande dessinée ne prétend-t-il être autre chose qu'une introduction à l’œuvre, la tentative plastique d’une poésie riche de signes et de sens.»
LITTERATURE JEUNESSE
Matthew Skelton
Pocket Jeunesse
Le secret d'Endymion Spring
Deux récits alternent et s'imbriquent, celui de Blake qui vit de nos jours à Oxford avec sa chercheuse de mère et sa petite sœur et celui d'Endymion Spring qui vit au XVe siècle, à Mayence. Endymion a été recueilli et sorti de la misère par Johannes Gutenberg, en pleine invention de l'imprimerie. Muet de naissance, il devient son apprenti typographe et se révèle extrêmement doué pour le métier.
Les deux enfants devront, chacun à leur époque, protéger le «livre ultime» des êtres mal intentionnés et avides de pouvoir qui pullulent parmi les adultes.
2007
BANDE DESSINEE
Rodolphe (scénariste) - Raymond Poïvet (dessinateur)
Editions du Seuil
Faust
L’historique
1984-1985, Rodolphe, jeune scénariste de bande dessinée, imagine une adaptation du mythe de Faust que Raymond Poïvet illustre. Mais la maison d’édition pressentie fait faillite et l’album reste inconnu.
1999, Raymond Poïvet - alias «le Maître» comme l'appelaient ses disciples de l'Atelier 63 à Paris – décède à 89 ans.
Pourtant Faust, peut-être soutenu par Méphistophélès, n’en sera pas à une facétie près.
Il arrivera donc que Dominique Poïvet, le fils du dessinateur découvre dans la maison familiale de Ville-Dieu, un paquet de planches rangées sous un lit. Comprenant de quel projet inédit il s'agit, il contacte Rodolphe et lui annonce la bonne nouvelle.
En 2007, à l'occasion du festival bd Quai des Bulles, à Saint-Malo, les visiteurs pourront visiter une exposition consacrée à l’album remis à l’honneur et publié au Seuil et dont de nombreuses planches originales au stylo à bille sont saisissantes de beauté et de maîtrise graphique.
2007
OPERA
Philippe Fénélon (d’après le livre de Nikolaus Lenau)
Faust
Commentaire de Philippe Fénélon sur le Faust de Nikolaus Lenau
«Le Faust de Nikolaus Lenau dévoile une quête de la Vérité. Composition baroque et morcelée, cette œuvre de contrastes tente d’exprimer les contradictions des êtres. Thèmes faustiens: la nature ne livre pas ses secrets, la science est vaine, la religion ne répond à rien, la sensualité est éphémère, l’art n’apporte qu’un semblant de satisfaction… Refusant tout compromis, sceptique et désabusé, Faust rompt avec l’ordre établi pour échapper au doute et se laisse convaincre, par un Méphistophélès brutal, ironique et condescendant, qu’il atteindra son but en lui livrant son âme. Son errance et ses visions ne sont pourtant que la fuite en avant d’un rêve cynique qui le mène d’échec en échec. C’est Görg – L’Homme –, conscience de Faust, qui lui apporte la clé en lui faisant découvrir que la liberté désirée est en chacun de nous et qu’il est vain de la chercher ailleurs. Cette révélation de l’homme libre entraîne le rebelle vers sa destruction.
Ses aventures douloureuses n’ont été que l’histoire d’un sursis».
Création mondiale au théâtre du Capitole de Toulouse en 2007.
2010
FILM
Alexandre Sokourov
Faust
Avec Johannes Zeller (Faust) et Anton Adasinskiy (le diable)
Quatrième film du réalisateur sur le thème du pouvoir et des forces obscures qui peuvent animer l’âme humaine (après Moloch, 1999, Taurus, 2000 et Soleil, 2004), Faust a été tourné en Espagne et en Islande, où le réalisateur a fait construire des répliques de villes allemandes du début du XIXe siècle. Le film se déroule dans une atmosphère grise et jaune étouffante, peuplée de cadavres, de viscères et où le malin lui-même, prêteur de gages mi-homme, mi-animal, souffre d'ulcères purulents. Le scénario s’appuie sur les œuvres de Goethe et de Thomas Mann, il reprend l'histoire archétype du face-à-face avec le diable sous forme d'une méditation sur la corruption du pouvoir. Les personnages, en costumes XIXe siècle, y sont inquiétants et évoluent dans une atmosphère étouffante et nauséabonde de fin du monde.
Le film a obtenu le Lion d’Or de la 68e Mostra de Venise, le 10 septembre 2011.